Les ondes profondes, telluriques, montent crescendo et prennent des teintes cuivrées, à la fois chaudes et métalliques. Les vibrations, très graves, enveloppent l’auditeur et s’éclairent d’harmoniques éthérés reliant la terre et le ciel, d’un trait de gong… Bienvenue chez « Zen & Sounds Sud», à Saint-Jean-de-la-Blaquière. En quelques secondes Ely & Swann dévoilent l’étonnante palette sonore de la vingtaine de gongs suspendus dans l’immense salon cosy. Le couple, que les quinquas ont connu dans les années 90, à la grande époque des cafés-concerts montpelliérains, a écumé les scènes internationales et les clubs d’Ibiza où il s’est connecté aux musiques méditatives. Depuis deux ans, les musiciens ont posé leurs valises en coeur d’Hérault et ouvert, dans un ancien gîte, un centre de sonothérapie qui promet de favoriser « la relaxation et le bien-être grâce aux vibrations sonores des gongs, des bols tibétains, des diapasons thérapeutiques et de la voix. »
« On ne se substitue surtout pas à la médecine »
Rien de religieux dans l’approche, évacuent-ils d’emblée, « on n’est pas dans le spirituel, on est dans l’énergétique.» Mais la pratique, proche du yoga du son et de la relaxation, séduit un large public avide de « bains de gongs » et autres massages sonores auxquels Ely et Swann se sont familiarisés, « pendant 20 ans à Ibiza et dans les festivals de bien-être, de yoga, de méditation. Cela s’est peu à peu imposé à nous. On a commencé à nous demander d’animer des ateliers de méditation… On en est arrivé à pratiquer la sonothérapie avec la volonté de comprendre comment et pourquoi certains sons vont aider les gens à «décrocher », à accéder à un état méditatif, à la fois conscient et relaxant », analyse Ely. Une approche alternative qui est finalement « très ancienne. Le premier gong a été retrouvé au Népal il y a plus de 8000 ans ». Souligne Swann qui évoque les pratiques ancestrales liées au chamanisme. Aujourd’hui « on parle de vibraponcture. Les vibrations réduisent le stress, permettent de faire circuler l’énergie intérieure de manière fluide… », assure Swan. Soit. La pratique aurait-elle un effet placebo ? « On travaille sur le stress. On ne se substitue surtout pas à la médecine. On est dans l’accompagnement. Et pour de nombreuses personnes, prendre une heure pour soi, ce n’est pas placebo, c’est déjà une respiration très bénéfique », vitale.
Formés dans les instituts, Ely et Swann transmettent à leur tour leurs connaissance même si la « sonothérapie » n’est pas officiellement reconnue par l’Etat. « D’autres pratiques comme l’ostéopathie, l’acupuncture ou la sophrologie sont peu à eu rentrés dans les moeurs. La sonothérapie n’est pas encore très connue mais on a l’espoir qu’elle soit reconnue avec un diplôme d’Etat, on y travaille en tout cas », conclut Swann.
Jérôme Mouillot, Midi Libre.
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